Inès Leonarduzzi, Digital for the Planet : Accompagner les banques dans leur transition à l’écologie digitale

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Nous avons rencontré Inès Leonarduzzi, entrepreneure dans l’âme et la fondatrice de Digital for the Planet qui accompagne les entreprises dans leur transition vers l’écologie digitale. Elle s’est formée directement au contact des experts pour faire émerger une technique et une pédagogie visant à réduire l’impact carbone des entreprises lié à leurs usages numériques. Et les banques font partie de ces structures énergivores qui ont repensé leurs processus internes et leurs services aux clients.

Sa vision est loin d’être fataliste ou pessimiste. Elle porte justement l’espoir de pratiques plus respectueuses. Inès Leonarduzzi nous parle des enjeux de l’industrie bancaire, de son accompagnement et de la direction qu’elle souhaite faire prendre aux entreprises du secteur.

Un regard éclairé sur la banque et le digital : il pourra bouleverser votre dogmatisme numérique mais on espère surtout qu’il vous donnera les clés pour vous saisir de l’opportunité d’une démarche responsable.

Inès Leonarduzzi, pouvez-vous vous présenter et présenter Digital for the Planet (avec quelques KPIs si possible) ?

J’ai 31 ans et je suis entrepreneure. J’ai lancé ma première boîte dans le numérique à Hong Kong il y a dix ans. J’ai ensuite enchaîné avec différents concepts de modèles économiques à l’étranger.

Aujourd’hui, je dirige Digital For The Planet depuis Paris, que j’ai fondé. C’est un « global Earth project » qui vise à créer des technologies qui font sens en orientant la technologie vers le développement durable et l’économie inclusive.

Digital For The Planet est représenté par trois entités : une ONG qui démocratise les sujets auprès de différents publics. Un cabinet de conseil qui accompagne les entreprises de différentes manières et notamment avec notre programme LDCC (Low Digital Carbone Company), une ingénierie pédagogique et technique qui vise à décarbonater les entreprises en réduisant drastiquement leur impact carbone liés aux usages numériques et à développer des modèles circulaires numériques. L’enjeu est d’arriver à faire tout cela sans impacter la performance.

Enfin, Plana Corp, le laboratoire où nous développons des solutions technologiques durables, essentiellement autour du blockchain et de machine learning. La première à voir le jour sera Plana, qui a largement fait l’objet de médiatisation bien qu’elle n’est pas encore opérationnelle. Nous nous concentrons actuellement sur son lancement.

Aujourd’hui, après deux années d’existence, nous sommes une équipe de 10 personnes basées à Paris et une trentaine de consultants en écologie digitale que nous formons ainsi qu’une petite équipe informatique et scientifique. Nous venons d’ouvrir un bureau à New York et un autre à Cape Town. Nous travaillons pour le moment avec une vingtaine d’entreprises en France et à l’étranger, ainsi qu’avec une demi-douzaine de collectivités.

Quand vous parlez d’écologie, il semble qu’il ne s’agisse pas seulement d’environnement. Qu’est-ce que l’écologie digitale ? Qu’entendez-vous par « être écologique » ?

Hegel écrivait que le langage précède la pensée. Pour mieux penser l’évolution des paradigmes, il faut faire évoluer le langage. Sans les bonnes définitions de ce qu’on nomme, il est plus difficile de construire une réflexion juste.

Inscrire sa stratégie avec une notion de durabilité, c’est apporter une réponse à la fois sur le plan environnemental et humain. Il s’agit pour cela de répondre la notion de développement durable de 1992 définie par les états-majors des Nations Unies. Au final, lorsqu’on « fait de l’écologie », on fait de l’humain. Sauver la planète ne sert à rien s’il n’y a plus d’humains pour y vivre. À vrai dire, même la notion d’ « environnement » englobe à la fois l’idée de « ressources naturelles » (air, fertilité des sols, la couche d’ozone, la faune et la flore, etc.) et l’idée d’individu. L’humain est un écosystème naturel au même titre que les animaux ou les plantes. Dans ces conditions, quand je parle d’environnement, je parle aussi de la manière dont nous distribue la valeur à l’individu.

L’écologie digitale est la discipline numérique qui étudie les liens entre l’humain et la machine pour en limiter les effets nuisibles, tant pour la planète que l’humain. Le progrès ne sert à rien, si l’humain ne progresse pas. L’écologie digitale étudie ainsi à la fois l’impact du numérique sur les ressources naturelles planétaires mais aussi la manière dont le numérique vient impacter positivement ou négativement l’humain et son épanouissement.

Le numérique ne saurait exister que pour renforcer les élites tout en polluant, et c’est aujourd’hui ce qui, non seulement, se profile mais se renforce. Les citoyens ne sont pas dupes. Tout le monde en a conscience, mais peu en parlent. Je rencontre au quotidien de nombreux salariés de l’univers de la banque désirant rompre avec cette idée de la finance exclusive, et rendre le rapport argent-société moins poreux.

Les banques sont parmi les entreprises qui vous sollicitent le plus. Comment l’expliquez-vous ?

Le cœur de leur activité passe par l’activité informatique. Cela signifie qu’elles sont conscientes qu’au delà des transitions numériques plus ou moins opérées, il va falloir marier à tout cela des problématiques environnementales et sociétales. Le numérique accapare aujourd’hui 16% de la consommation électrique finale. 4 milliards d’ordinateurs connectés dans le monde, 8,5 milliards de smartphones actifs. D’ici à 15 ans, les centres de données seront la population la plus énergivore sur la planète, devant les humains. En 1969, on envoyait un homme sur la Lune avec 70 kilos-octets de données, aujourd’hui il n’en faut pas un gramme de moins pour envoyer un seul email et aujourd’hui nous en envoyons 230 milliards par jour. Une seule requête Google rejette jusqu’à 5g de CO2 dans l’atmosphère. Ces chiffres évoluent année après année, à mesure de nos transitions numériques. C’est dire comme nous n’avons pas conscience de nos usages numériques et surtout de ce qu’ils nous coûtent. En banque, les systèmes informatiques ne cessent jamais de fonctionner. Les entreprises de la banque et de l’assurance sont parmi celles qui nous sollicitent le plus en premier lieu car l’activité numérique de leurs métiers est leur premier foyer d’impact carbone, avec le nombre de transactions / seconde dans le monde.

Selon vous quel est leur principal enjeu aujourd’hui ?

Les entreprises financières ont cela pour elles d’être pragmatiques et on en retient essentiellement deux choses : faire les bons calculs et neutraliser les risques. Avec une banque, tout est une histoire de plus et de moins. Quand vous expliquez à un financier que leurs coûts énergétiques sont proportionnels à leur impact carbone et qu’il existe des solutions pour à la fois économiser de l’argent et réduire son impact environnemental, la question ne se pose pas deux fois. La vraie question réside surtout en « comment » adresser le sujet à toutes les business units et faire bouger le paquebot en un seul morceau sur le sujet. Là encore, il s’agit d’apporter des réponses lisibles et mesurables.

Aussi, les banques ont conscience que lorsqu’une crise sociale survient, elles sont au premier rang sur le banc des accusés. Il n’y a qu’à regarder, pour exemple récent, l’état des façades des banques à Paris depuis le début de revendications des gilets jaunes. Grâce — entre autre — à la culture du digital, les salariés des banques, qui sont avant tout des citoyens, ont à mesure du temps aiguisé leur esprit critique vis-à-vis du rôle sociétal de leur entreprise et font remonter leurs exigences aux instances décisionnelles.

Les jeunes talents aussi s’y mettent : fraîchement sortis de grandes écoles et qui par le passé souhaitaient rejoindre des entités robustes comme les banques. Ceci est moins vrai qu’avant. Observons le « Manifeste pour un éveil écologique », signé par 30 000 étudiants de grandes écoles, de Polytechnique à HEC, qui refusent désormais de travailler pour les grandes entreprises tant que celles-ci continueront de négliger leur responsabilité environnementale, pensant avoir la conscience tranquille avec un département RSE tournant à demi-régime. Ceci indique deux choses : que face à l’enjeu environnemental que ces industries ne prendraient pas suffisamment au sérieux, les salariés, les futurs salariés et in fine les clients indiquent qu’ils ne sont plus dupes et ensuite, qu’ils ont compris qu’à eux seuls, ils peuvent faire pression car ils refusent désormais d’être complices. Et ils le manifestent par voie de communication sur les réseaux sociaux, par la démission professionnelle, le refus de valider une embauche jusqu’au désintérêt total du client. On en est là.

Où en sont les banques dans leur transition digitale écologique ? Comment les accompagnez-vous ?

Je dirais qu’elles y arrivent doucement. Nous recevons dans nos bureaux de plus en plus de « high po » de la DSI, du Digital ou de la RSE  pour être formés sur les différents domaines de l’écologie digitale ; ce qui en plus nous permet de travailler ensuite avec elles sur le long terme, car en interne ces personnes deviennent des relais de qualité. Les banques manquent parfois de connaissances ou d’expertises,  aussi dû à la granularité des systèmes d’informations.

Les banques aiment être autonomes, comprendre correctement un sujet. Une banque n’est jamais vraiment votre client, elle veut être un partenaire, il faut donc la traiter comme égal. Sans ça rien de durable ne s’opère.

Les banques recherchent essentiellement deux choses : de la mesure et de l’économie — au sens réduction de coûts. C’est sur ce second aspect que les banques souhaitent être le plus accompagnées : la mesure de ce qui était jusqu’ici volatile : le sentiment des gens, leurs principes moraux, la responsabilité collective d’une entreprise dans la société. Palper tout ça peut se révéler complexe. Nous travaillons par exemple avec une banque française sur ce que nous nommons le ROP1 et ROP2, return on people et return on planet.

Il ne s’agit pas seulement, bien-sûr, de réduire l’usage des mails et de réorienter la chaleur induite par le numérique, mais aussi d’employer toute activité digitale pour faire ce qu’on ne parvenait pas à faire à grande échelle jusqu’à aujourd’hui : de la mesure sur l’environnement, l’équité et de la transparence.

L’écologie digitale est un processus incrémental, il se fait par étape. Mais si on emploie l’écologie digitale comme un pansement sur une jambe de bois, juste en surface, ça n’a aucun intérêt. Les banques commencent à se saisir du sujet pour se réinventer, être plus juste. Tant mieux.

Notre rôle est de les accompagner à comprendre « la caisse à outils » puis les aider à identifier leur points de douleur. Ensuite déployer une stratégie de compensation et d’optimisation pour ce qu’on appelle l’incompressible et l’évitable en terme de coûts énergétiques. Pour cela, nous avons des experts de l’éco-conception, outils de mesure énergétique et nos partenaires « IT for Green » les plus adéquats en fonction des problématiques rencontrées.

Ensuite, il s’agit d’optimiser toute la stratégie numérique et l’orienter vers plus de « bien commun », ce que l’entreprise de l’ancienne garde ne sait pas toujours faire. Face à la cacophonie hystérique du digital, on parvient de moins en moins à différencier le bruit du message. Passer d’un numérique énervé et sur tous les fronts à un numérique éclairé, propre et justifié. Notre rôle est de paver le chemin : « Digital is the answer. » Ok. « But what is the question? »

La banque en ligne, le paiement instantané, les virements en un clic à l’autre bout de la planète : toutes ces technologies sont énergivores pour la finance. Quelles pratiques peuvent mettre en place les banques pour à la fois répondre aux usages digitaux de leurs clients et freiner la pollution digitale ?

Il n’y a pas de progrès sans mesure. Sans mesure, il n’y a pas de conscience du problème. La première étape consiste à mesurer l’impact carbone lié à la consommation énergétique liée au numérique. Nos études et expériences avec nos clients montrent que plus une application ou solution mobile est éco-conçue, donc moins énergivore, plus elle sera efficace (moins de temps de chargement, moins de dysfonctionnement aussi…).

Les groupes bancaires continuent aujourd’hui d’élaborer des plans d’entreprise sur 4 ou 5 ans. Peuvent-elles encore se le permettre, avec l’instantanéité d’aujourd’hui ? Quel message aimeriez-vous leur faire passer ?

Il semble que l’instantanéité n’est pas incompatible avec une vision à moyen-long terme. Une stratégie se tient mieux, en effet, si elle se porte sur 18 mois tout au plus. La vision est beaucoup plus durable dans le temps. Pour imager, disons que la vision c’est la destination, et la stratégie, c’est si on prend la voiture, le train ou le vélo (ou les trois combinés) pour y aller.

Ce qui met le plus en péril la pérennité des grands groupes bancaires, c’est surtout leur changement dans la forme. Ces groupes ne sortent pas encore réellement de leur zone de confort et de fait, ne « jouent pas le jeu à fond ». Investissant beaucoup d’argent dans leur transformation, elles renforcent dans le même temps la défiance des consommateurs qui les soupçonnent de « se la jouer faussement cool ». Ils refont la peinture, posent des vitres tableaux, disposent des babyfoots dans le lobby et accrochent aux murs des citations inspirantes, montent même des incubateurs, mais quand on gratte ne serait-ce qu’un peu, on découvrent les mêmes carcans culturels, les mêmes impasses psychologiques, les mêmes usages et façons de penser. Tout ça n’inspire pas confiance et encore moins l’innovation. Je rencontre au quotidien de nombreuses femmes et hommes cadres financiers, plus ou moins jeunes, qui me disent s’éteindre à petit feu des événements dédiés au « changement » organisés en interne, des multiples « workshops » où il leur est demandé à répétition de travailler sur la « banque de demain » et rien ne change réellement.

La technologie n’est pas nécessairement numérique. La technologie consiste à créer quelque chose qui n’existe pas pour aider le futur, directement inspiré des besoins aujourd’hui. Pour exemple, durant le néolithique, quand les humains créaient les premiers outils qui serviraient à l’agriculture et la construction de l’habitat, comme la hache ou la faucille, il s’agissait déjà de technologie. Dès lors que pour des besoins identifiés, nous changeons de façon de faire.

On associe très souvent les activités financières au “profit”, au “gain”. Comment la banque peut-elle s’ancrer dans une démarche plus démocratique, plus responsable ?

40% de la population mondiale vit avec moins de 3 dollars par jour en 2016 et le nombre de milliardaires a doublé depuis la crise de 2008. En 2016, les 62 personnes les plus riches de cette planète réunissent la même valeur que la richesse détenue par la moitié la plus pauvre de la planète c’est-à-dire environ 3,3 milliards d’habitants. En 2017, ils étaient 47 et en 2018, ils étaient 26, à cumuler à eux-seuls l’équivalent de la moitié de la richesse de la population. Il se pose donc la question de la juste distribution de la valeur créée, qui semble aujourd’hui être un leurre que nous devrions plutôt appeler « extraction de valeur. »

Il est intéressant de nous rappeler que la banque est une activité extrêmement vieille qui a, au fil des millénaires, changé plusieurs fois de raison d’être. Le système financier est, à l’origine, né pour protéger les intérêts des petites gens, car leur maison n’étaient pas sûre face aux pillages fréquents et le manque de protection des demeures. Dans la Rome antique, chaque ville frappait sa propre monnaie. En France, les seigneurs avaient aussi ce privilège, ce qui donnait un florilège de devises qu’il fallait changer pour commercer avec le seigneur d’à côté où la région voisine. Les « changeurs » sont donc indispensables au développement du commerce. Le mot banque vient d’ailleurs de l’italien banca, qui désigne un banc en bois en italien car ces changeurs pratiquaient leur métier sur les bancs dans la rue. Aujourd’hui, une banque sert surtout le capitalisme et le capitalisme a aujourd’hui besoin de prouver quelle différence on fait entre « création de valeur » et « extraction de valeur ». Les impôts augmentent, les prix augmentent, une étude de 2016 indique que les français partent de moins en moins en vacances…

Michel Serre a aussi récemment déclaré dans les médias : « Il se trouve que nous sommes gouvernées et organisées par des institutions inventées pour un monde qui n’existe plus. » On aura beau customiser l’industrie de la finance avec des outils high-tech ci et là, le progrès attendu ne réside pas en ces détails. Il réside en un bouleversement des pensées.

La finance positive,— qui consiste à privilégier des projets à grande échelle d’inclusion sociale ou de lutte contre les fléaux les plus significatifs  — trouve par exemple son origine dans la dynamique écologique.

Voici un exemple concret et récent : un client m’a confié que sa banque lui avait proposé, dans le cadre d’un partenariat associatif, de reverser une partie des intérêts de son livret A à une association et que la banque exonérait des frais. Il aurait préféré que la banque propose de reverser aussi 1 euro aussi, voire le double pour chaque euro reversé de la part du client. Selon lui, ça, ce serait un progrès technologique. Nous en revenons toujours au même triptyque : mesure, équité et transparence. Il s’agit bien là d’écologie digitale : faire en sorte que le lien humain-machine injecte le plus de bien commun dans le quotidien.

Les citoyens se soucient peu du progrès si leur confort ne s’améliorent pas avec : davantage de pouvoir d’achat, de liberté, de connaissances et de transparence avec les institutions.

Vous lancez un programme d’accompagnement pour les entreprises qui repose sur la technologie de la Blockchain : pouvez-vous nous en dire plus sur votre démarche et vos objectifs ?

Nous développons un système de blockchain à impact social. Notre équipe de nano-technologistes travaille sur la réduction de l’impact carbone de la matière physique tandis que nous travaillons avec les villes et les entreprises pour créer des chaînes de valeurs vertueuses. Democratic, le nom de notre solution, permet aux villes d’économiser de l’argent et en faire gagner à ses citoyens vis-à-vis des bons comportements écologiques. Donc être eco-responsable en plus de ne pas être plus cher, devient rentable. Les entreprises de leur côté peuvent créer de l’entreprenariat directement chez leurs clients. Ce qui réinvente le modèle social et le rapport citoyen-entreprise. Les possibilités de la blockchain sont fascinantes et exponentielles. On en loupe la majeure partie des possibilités car on est resté concentrés sur la notion « crypto-monnaie » quand le concept le plus précieux était « crypto-valeur » : le langage précède la pensée. Avec le bon verbatim, on obtient la bonne gymnastique intellectuelle et créative du coup.

Pour Democratic, on travaille essentiellement avec des mégalopoles et capitales étrangères, on discute avec Hong Kong et l’état de New York. En France, nous venons d’être nommés pour piloter un large programme blockchain sur les « territoires innovants de grande ambition » de l’Ile de France, un immense projet que nous comptons, avec l’appui de la région, orienter sur l’humain et l’inclusion.

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