Sébastien Beyet (Agicap) « Dans des conditions imprévisibles comme aujourd’hui, il faut aider le chef d’entreprise à faire face à la solitude »

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Créée fin 2016, Agicap compte désormais quelque 2000 clients pour sa solution de gestion de trésorerie pour PME. Son fondateur, Sébastien Beyet, examine comment cet échantillon presque représentatif des entreprises françaises réagit face à la Covid-19. 

Finance Mag. Comment avez-vous vécu la crise de Covid-19 jusqu’à présent ?

Sébastien Beyet. Nous venons d’annoncer la conclusion de notre deuxième tour de table, une série A de 15 M€ menée par Partech. Nous avions commencé le road-show en février, à l’invitation de Blackfin, qui avait été lead sur notre premier tour l’an dernier. Et malgré le confinement, Partech nous a suivi. Je ne crois pas que notre cas soit exceptionnel : c’est plutôt la preuve qu’il est possible pour une start-up d’accélérer pendant le confinement, avec tout le personnel en télétravail. Autre exemple : notre premier webinar, une semaine après le début du confinement, a eu un retentissement incroyable : 800 inscrits. 

Finance Mag. Quelles perspectives, alors que la crise s’annonce particulièrement difficile pour votre coeur de cible, les PME ? 

Sébastien Beyet. Oui, hélas, c’est très dur pour certains clients, notamment dans l’hôtellerie, la restauration et le tourisme. De bonnes prévisions de trésorerie ne peuvent pas régler le fond du problème, mais elles peuvent aider les entreprises les plus solides à passer la tempête. En outre, le dirigeant est toujours très seul, mais particulièrement dans des conditions difficiles et imprévisibles, comme celles d’aujourd’hui. Pour faire face à cette solitude, nous avons donc renforcé notre activité de conseil et de soutien, qui complète gracieusement l’utilisation de notre outil. Un tiers de nos effectifs est consacré au customer success – le service client – et particulièrement à l’onboarding des clients : l’accompagnement à la mise en place des prévisions de trésorerie. Et nous avons créé une communauté d’entraide et de partage : Cash is king.

Dashboard de la solution que propose Agicap.

Finance Mag. Les actions de l’Etat envers les PME vont-elles suffire pour vos 2000 PME clientes ?

Sébastien Beyet. Il est encore trop tôt pour mesurer réellement l’efficacité des mesures prises : la crise sanitaire n’est pas terminée et la crise économique ne fait que commencer. C’est maintenant, avec le déconfinement, qu’on va voir quelles entreprises ont été trop fragilisées depuis la mi-mars pour pouvoir redémarrer. 

Sur le fond, les deux principales mesures, le chômage partiel et le prêt garanti par l’Etat (PGE) semblent très bonnes. Mais dans les deux cas, la mise en oeuvre a été compliquée. Pour le chômage partiel, il faut avancer les salaires avant d’en être remboursé, plusieurs mois plus tard : la mesure sécurise la trésorerie à moyen terme, mais elle la fragilise dans l’immédiat. Et pour le PGE, la communication de l’Etat a été initialement maladroite, donnant l’impression que tout le monde allait avoir droit à un prêt important : 25% du chiffre d’affaires. Le résultat a été une vague de refus par les banques, car la garantie publique ne jouera pas si elles n’ont pas effectué un vrai travail de due diligence. 

Pour cela, elles doivent pouvoir s’appuyer sur un scénario de trésorerie qui montre que dans un an, l’entreprise sera capable de rembourser. Un scénario n’est pas un engagement : les banques comprennent parfaitement l’incertitude ambiante, qui les touche autant que toutes les entreprises. Mais elles ont besoin de savoir que le capitaine est bien à bord et qu’il tient la barre. C’est pour ça qu’il est aussi bien de montrer que c’est géré, que des actions correctives sont en place pour faire face à la crise, que tout ne repose sur l’argent de la banque.

La communication, c’est le nerf de la guerre : beaucoup d’entreprises se sont arrêtées alors qu’elles auraient pu continuer partiellement, faute d’informations claires sur la situation, la nécessité de disposer de masques, de gel, et la possibilité de s’en fournir… Cela les a beaucoup fragilisées : nous serons tous victimes de leurs difficultés.

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