Le Swave, l'accélérateur fintech raconté par Edouard Plus, son directeur

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Nous sommes allés à la rencontre du Swave et de son directeur Edouard Plus, défenseur enthousiaste des fintech et de ses porteurs de projets. Il nous raconte comment le projet du premier accélérateur fintech français est né, son positionnement au sein de l’écosystème, qui sont les startups que le Swave accompagne et la vie au cœur du Swave.

EDOUARD PLUS, QUI ÊTES-VOUS ?

“Quelqu’un qui parle aussi bien à des institutionnels qu’à des financiers purs, qu’à des startuppers.”

Je suis Édouard Plus, le Directeur du Swave. J’ai un parcours de financier pur (analyste financier chez BNP Paribas et le Crédit Agricole) puis d’entrepreneur (fondateur d’une regtech Beyond Ratings dont je suis resté actionnaire minoritaire). J’ai fait à peu près tout le parcours du startupper de base puis je suis passé ensuite à la Caisse des Dépôts et des Consignations pour devenir Directeur Adjoint de la recherche sur les sujets de finance responsable et finance climat avant de rencontrer Paris&Co (Agence gérante de l’accélérateur Swave) : ils cherchaient quelqu’un qui parlait aussi bien à des institutionnels qu’à des financiers purs, qu’à des startuppers. Il se trouve que je cochais relativement bien ces cases. A mon arrivée, le dispositif était déjà pré-financé mais n’avait pas tout à fait de feuille de route.

LA GENÈSE DU SWAVE

“C’est l‘histoire d’un alignement des planètes un peu surprenant et à la fois très pratique.

L’Etat avait dans l’idée de créer une plateforme d’innovation qui soit 100% dédiée à la finance et fédératrice des initiatives en s’appuyant sur les atouts de ce secteur en France : des acteurs de très haut niveau dans le secteur bancaire, assurantiel et le secteur des paiements, une grande expertise académique, une vraie excellence de la recherche et de la formation. Avec un financement initial et une feuille de route donnée à titre indicatif, l’État a mandaté Paris&Co, une agence d’innovation, pour monter en co-construction un accélérateur fintech, avec l’idée d’aller aussi chercher le secteur privé. C’est un vrai vaisseau spatial cette grande arche (l’accélérateur est basé dans l’arche du quartier de La Défense à Paris) ! C’est à la fois une initiative publique, un outil de filière pour le secteur privé et un pilotage mixte.

L’ADN DU SWAVE

La finance 100% pour le profit, c’est fini ! 

Le trading très haute fréquence, la finance de marché à outrance, c’est fini. Pour reprendre les mots de Bruno Le Maire dans son discours à l’inauguration du Swave : “La finance 100% pour le profit, c’est fini”. On veut faire un projet qui a du sens. Le secteur financier est dans un environnement post-crise 2007-2011, il y a la nécessité à faire comprendre aux gens que la finance sert à tout le monde. On a tous un compte en banque (ou presque tous), on a tous une assurance, on paie tous des choses. La finance c’est aussi ça, ce n’est pas que la finance des salles de marché. Il faut réconcilier les français avec la finance.  
Cette mission n’était pas inscrite noir sur blanc dans le projet initial, mais c’est la mission que je me suis donnée. On m’a permis de le faire. Ça a marché car ça a suscité beaucoup d’implication de nos partenaires. Puis ça aide nos partenaires à évangéliser aux thématiques de l’innovation et aux méthodes de l’innovation auprès de leurs collaborateurs en interne. Pour ces différentes raisons, nous avons des partenaires privés qui nous financent. On apporte du sens et une vision.

LES STARTUPS DU SWAVE

LE SOURCING :

On lance annuellement un appel à projet et on source en amont toute l’année. On ne s’empêche pas de faire rentrer une start-up parce que ce n’est pas la bonne date.
Concrètement, là on a eu un appel à projet qui a été lancé fin 2017. On a 20 startups qui sont présentement chez nous. En avril dernier, on avait un comité de sélection extraordinaire où on a rencontré 31 startups fintech qui sont potentiellement candidates à l’incubation. On en a présélectionné 9 sur dossier écrit, et sur ces 9 on en voit 6 en pitch quelques jours après. 

INCUBATEUR OU ACCÉLÉRATEUR ?

“Le tropisme de départ de Paris&Co et du Swave c’est de dire : les programmes d’accélération présents sur le marché durent 3 mois, ce qu’on trouve extrêmement court”.

Nous, c’est assez clair, on n’aime pas trop le terme “d’incubateur” car ça a une connotation très jeune, très early stage. On fait de l’accélération business.
Le tropisme de départ de Paris&Co et du Swave c’est de dire : les programmes d’accélération présents sur le marché durent 3 mois, ce qu’on trouve extrêmement court. Intellectuellement, ce n’est pas satisfaisant. Nous, on fait un programme qui dure 12 mois, le temps de connecter solidement les startups à un écosystème. On veut faire quelque chose de cousu main.
Il y a un vrai suivi commercial. Avec comme objectif de créer une communauté et faire en sorte que des gens qui ont un intérêt commun, mais qui ne sont pas forcément identifiés, puissent justement s’identifier et avancer sur le concept.

LA SÉLECTION DES STARTUPS DU SWAVE :

Si on a un super entrepreneur qui a une idée géniale, on ne va pas lui dire : “Ah non, ce n’est pas dans la case !”.

Suite à l’appel à candidature, on fait une pré-sélection des startups pour ne proposer aux partenaires que celles qui nous semblent pertinentes. Les partenaires font ensuite des choix par écrit. Comme pour les grandes écoles, on retient à l’écrit que les meilleures notes pour l’oral. Sur la maturité des structures, sur la première promotion, on s’est concentré sur des startups de 3 ans ou plus et de moins de 5 ans. Dans les faits, on en a admis qui ont aujourd’hui 5 ans et qui comptent 20 salariés et on a aussi des entrepreneurs qui ont des projets très early stage, à des stades de prototype. Quand on a un projet qui n’est pas suffisamment mature, il faut qu’on ait un porteur de projet crédible. Si on reçoit un super entrepreneur qui a une idée géniale, on ne va pas lui dire : “Ah non, ce n’est pas dans la case !”. On essaye d’être un peu plus ouvert que ça ! On a une dimension inspirationnelle et aspirationnelle sur les thématiques qu’on donne.
Sur les 20 structures accélérées en ce moment, 2 ou 3 sont uniquement basés à Paris, sinon toutes les structures ont plusieurs bureaux. Soit à l’échelle française, soit à l’échelle internationale. Sur les boîtes en France, certaines ont leurs développeurs à Rouen ou à Nantes.

“La seule chose que détestent les startups, c’est qu’on leur mette une étiquette”

Notre première promotion est très hétérogène, à la fois en termes de projets, de porteurs de projet, de nationalités. Ces structures sont très agiles, elles ont toutes des façons de fonctionner qui sont très différentes. La seule chose que détestent les startups, c’est qu’on leur mette une étiquette. Et ce que j’aime bien justement, c’est de ne pas avoir à les mettre dans des cases.

LES CONDITIONS D’ENTRÉE :

Les entreprises qui viennent chez nous sont des entreprises constituées.
Elles paient des frais d’incubation, à hauteur de 5000 € HT par an : flat fee pour tout le monde. Ces frais sont vite amortis par le loyer qui est remisé. Ils peuvent prendre des postes de travail ou des m² dans des bureaux privatisés. En moyenne, par poste de travail, ce sont des packs de moins de 200€ par mois (ça intègre tout : l’eau, l’électricité, etc.). Pour le m², ça ressort au total à 330€ par m² par an. Le loyer dépend du bureau qui est choisi : plus c’est grand, plus c’est subventionné et plus ils amortissent.
On ne fait pas de hors-mur, pour une logique simple : on a de l’espace disponible, on a besoin de le remplir et on veut une communauté, que les gens soient là, a minima. On insiste vraiment sur le fait de se voir. Mon bureau est juste à côté de l’arrivée, à la sortie de l’ascenseur, avec des vitres, pour montrer que l’équipe est là.

LES OFFRES DU SWAVE :

“Une offre triple : De l’immobilier, un accompagnement focus “entreprenariat”, un accompagnement focus “métier FinTech”.”

Le premier volet de notre offre, c’est l’immobilier. Le deuxième volet concerne l’accompagnement à l’entrepreneuriat de façon générique. Cette ressource est mutualisée à l’échelle de Paris&Co, qui couvre des thématiques comme le marketing, les processus RH, etc. des sujets non sectoriels. Cette équipe dédiée à l’accompagnement transverse exerce sur les différents sites de Paris&Co [ndrl : “Welcome City Lab” pour le tourisme, “Smart Food Paris” pour la food, etc.] Le troisième volet, c’est la verticale fintech et assurantielle.
L’équipe spécifique du Swave a été recrutée pour ces critères : Farida Poulain, notre chargée d’incubation, est l’ancienne Responsable Opérations de Younited Credit. Elle a travaillé pour 4 fintechs différentes ces 10 dernières années et a une grande spécialité dans les paiements. Jean-Sébastien Glé, qui accompagne le programme d’incubation sur la partie assurantielle, est un salarié détaché de la Maif. On a également accès à un pool d’experts constitué, qui nous accompagnent sur ces ateliers.

LES ATELIERS SPÉCIFIQUES DU SWAVE :

“Au-delà du pur business, on créé de l’informel, le ciment pour que derrière ça déroule.”

Les learning expeditions :
Un format qui profite à la fois aux startups et aux grands groupes : il s’agit d’un brainstorming de 2h30 entre nos partenaires corpo et cinq startups, présélectionnées pour leur synergies potentielles. Nos partenaires expliquent leur métier, leur problème actuel et ce sur quoi ils souhaitent innover. Les startups qui sont présentes, même si elles ne connaissent pas toujours très bien les métiers, savent déjà qui elles vont voir. Après avoir vu la présentation des corporates, elles peuvent adapter en temps réel la présentation.
A la fin de ces meetings, on fait un débrief collectif : “Le Next step c’est quoi?”, “Qu’est-ce qui vous intéresse et qu’est-ce qui vous intéresse pas?”. Comme on casse les codes de la réunion classique, on libère la parole. Cette mise en relation marche super bien ! On crée du lien avec les personnes. Souvent les startups sont invitées en bilatérale, à des événements, etc. Par exemple, Mastercard a invité toutes les startups qui étaient venues pitcher, et tous avaient pu reparler de leurs différents projets. Au-delà du pur business, ça créé de l’informel, le ciment pour que derrière ça déroule. Si la balle retombe, les startups viennent me voir, et on voit ensemble pourquoi ça tourne pas.

UN ACCOMPAGNEMENT À LA LEVÉE DE FONDS ?

“Les financiers ne sont pas ceux qui ont le plus de mal à gérer leurs levées de fonds !”

Beaucoup lèvent très très vite, ils ne nous demandent pas beaucoup d’aide. Ce qui m’a impressionné, c’est la capacité à boucler des tours de table. Surtout parce que moi quand j’ai levé (dans mon passé d’entrepreneur), ça a pris un temps dingue ! Ici, une structure du Swave, a levé 1 million d’euros en 1 mois. C’est rapide !
Ce qui est intéressant chez les structures du Swave, c’est qu’elles n’ont pas de mal à lever. On a beaucoup de serial entrepreneurs, qui ont déjà revendues leurs boîtes, qui pourraient quasiment ne pas travailler. En tous cas, des entrepreneurs qui ont déjà bien réussi.

LA MIXITÉ AU SWAVE :

“Dans l’entrepreneuriat de façon générale, il y a des questions à se poser. Dans la fintech encore plus”.

C’est un sujet auquel je suis très attaché ! Sur le premier appel à projets, on s’est demandé si on allait mettre un critère de discrimination positive, pour mettre en lumière l’entreprenariat féminin. Notamment dans la fintech, un secteur qui est assez peu féminisé. On a eu la même problématique dans le Sport chez Paris&Co [ndlr : “Le Tremplin”]. Et on ne l’a pas fait. Dans l’entrepreneuriat de façon générale, il y a des questions à se poser. Dans la fintech encore plus. On mène des opérations avec France Fintech, avec Women in Fintech. Et l’année prochaine, je pense quand même qu’on mettra un critère de sélection ou une attention particulière sur l’entrepreneuriat féminin. Parce qu’il faut mettre en avant ces projets-là. Quand je disais qu’on a une vocation inspirationnelle, c’est aussi ça notre fonction : c’est de dire à des entrepreneurs de la finance de demain et à des entrepreneur.e.s, de tous secteurs confondus pour le coup, voyez qu’on est là pour vous aider, voyez que l’on est attentif à vos projets.

QUESTION BONUS : A ton avis, combien de temps avant que l’argent liquide disparaisse ?

“Il y a une règle que j’aime beaucoup: “Prévoir c’est se tromper” ! ”

C’est drôle que tu poses cette question, on a une exposition en ce moment sur le plateau des startups qui s’appelle “Argent comptant”, qui décore les murs. Et Mastercard nous a demandé, sur le ton de la boutade, si le fait qu’on ait mis du cash soit de la provocation ? Après, savoir combien de temps encore ont les pièces et les billets, je ne sais pas. J’aurai du mal à vous répondre à cette question ! Les usages sont bien trop multiples… Sincèrement, je regarde beaucoup de vidéos et de documentaires sur la prospective.
Il y a une règle que j’aime beaucoup, c’est : “Prévoir c’est se tromper”. Mais là, vous me demandez vraiment de me tromper beaucoup !

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