Les crypto-actifs consomment-ils trop d’énergie ?

Contenu sponsorisé

Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

A l’heure du changement climatique et de la sobriété énergétique, le monde de la crypto cherche lui aussi les bonnes solutions pour verdir son activité.

Trop souvent considérés comme de simples joujoux financiers, les crypto-actifs touchent aussi à des enjeux sociaux. Ils offrent par exemple un moyen accessible de participation à l’économie globale de personnes dans des zones avec peu voire aucune infrastructure bancaire, devenant alors de véritables vecteurs d’inclusion financière.

Mais il est une réalité qui existe en parallèle : les crypto-actifs génèrent nécessairement une consommation d’énergie, régulièrement pointée du doigt. Les estimations placent le total d’électricité consommée par l’ensemble du secteur entre 120 et 240 milliards de kilowattheures. Vilain canard en la matière, le Bitcoin à lui seul consomme aux alentours de 110 milliards. Si le Bitcoin était un pays, il serait parmi les 40 plus gros consommateurs, avec des chiffres affichés proches de ceux des Emirats Arabes Unis ou des Pays-Bas.

Étant donné que le minage et l’expansion des crypto-actifs dépendent largement de la disponibilité de l’énergie, et que ces actifs sont de plus en plus adoptés par les acteurs institutionnels du secteur des services financiers, on s’attend à ce que les risques associés à la transition vers des parties plus vertes soient amplifiés. Les universitaires et les défenseurs du Bitcoin reconnaissent la forte consommation d’énergie des mines, mais divergent quant aux effets sur le climat. Les critiques établissent un lien entre l’empreinte carbone du Bitcoin et les nations de taille moyenne, tandis que les partisans soulignent les avantages pour le climat de l’équilibrage du réseau, du soutien aux énergies renouvelables, de la réduction des émissions de méthane et de l’utilisation de la chaleur résiduelle.

Proof-of-Work versus Proof-of-Stake

Ce qui rends le Bitcoin aussi gourmand en énergie, c’est le minage. Mais, comme le pointent régulièrement les défenseurs du Bitcoin, l’impact en émissions de CO2 dépend surtout de la manière dont cette électricité est produite. Sur un autre plan, la forte demande en matériel informatique a entraîné un développement accéléré de semi-conducteurs plus efficaces niveau consommation, dont nombre d’industries au delà de la crypto tirent des bénéfices.

Les blockchains ne sont également pas égales entre elles : il existe une grande différence entre les blockchains Proof-of-Work (PoW) et Proof-of-Stake (PoS). Les blockchains PoW représentent 80% du marché, mais aussi et surtout 95% de ses émissions. L’un des exemples les plus marquants est le “Merge” opéré par Ethereum en septembre 2022. En faisant basculer sa blockchain d’un système PoW à un système PoS, Ethereum a réduit ses émissions de 99,95%. Le succès de The Merge dans la réduction significative de la consommation d’énergie a établi un modèle idéal, et une vague de projets centré sur la durabilité comme ConsenSys ou Celo ont suivi.

Le besoin d’un cadre réglementaire pertinent

Pour beaucoup d’acteurs, la collecte de données, le calcul de l’empreinte carbone des crypto-actifs et l’atténuation des émissions en vue d’un écosystème plus durable sont essentiels. Alors que les régulateurs reconnaissent de plus en plus l’importance de cette question, une norme exhaustive et adaptable à l’échelle mondiale pourrait ouvrir la voie à la transition. Mais si les données ne cessent de s’améliorer, il reste difficile de définir une méthode communément acceptée pour calculer l’empreinte environnementale d’une blockchain donnée.

En établissant des réglementations qui obligent les organisations à préparer et à publier des rapports sur le développement durable, les cadres réglementaires favorisent la transparence et la responsabilité. Les informations rendues ainsi publiques, l’orientation du marché pourrait être influencée par le choix des consommateurs. Mais de nombreux acteurs nuancent cette position : les régulateurs ne devraient pas essayer de rédiger une réglementation parfaite à ce stade. Il devrait plutôt y avoir un modèle de base standardisé auquel tous les acteurs peuvent se référer et qui est applicable. Les régulateurs devraient laisser au secteur la possibilité de s’appuyer sur ce modèle et de prendre des mesures pour compléter ces normes de base, soit par le biais de normes sectorielles, soit par l’autorégulation, et ce de manière volontaire. Ils recommandent aussi la neutralité technologique, car le choix d’un gagnant peut forcer l’industrie à adopter quelque chose qui s’avère finalement ne pas être la meilleure solution du point de vue de la durabilité.

Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

La newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter, pour ne rien rater des grandes tendances et des transformations du secteur !