Les paiements : une activité « d’importance stratégique » pour l’économie européenne

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Présentée en septembre 2020 et validée par le Conseil de l’UE en mars 2021, la stratégie en matière de paiements de détail pour l’UE (European Retail Payments Strategy, ndlr.) définie par la Commission européenne, insuffle plusieurs pistes pour l’évolution de l’écosystème à moyen terme.

S’appuyant sur des réalités opérationnelles et des ambitions aussi bien politiques que (géo)stratégiques, cette initiative s’inscrit dans la mutation de la perception de l’activité paiement par les institutions. Ainsi, autrefois considérés comme une activité technologique, les paiements ont acquis, selon la Commission européenne, une « importance stratégique » et sont devenus le « fluide vital » de l’économie européenne.

« L’innovation numérique est en train de transformer radicalement la fourniture de services financiers. Le secteur des paiements de détail est à l’avant-garde de cette tendance, et le rythme et l’ampleur des changements technologiques dans ce secteur exigent des mesures spécifiques et ciblées, allant au-delà de la portée transversale de la stratégie en matière de finance numérique ». Telle est l’analyse contextuelle évoquée dans la stratégie en matière de paiements de détail pour l’UE présentée par la Commission européenne fin 2020.

Selon cette institution, le marché des paiements a une portée réelle pour l’économie européenne. Situation qui se vérifie d’autant plus dans la période actuelle, caractérisée par une crise sanitaire ayant des retombées économiques des plus importantes. Partant de ce constat, deux réalités méritent d’être soulevées.

D’une part, l’absence de champions européens dans un contexte marqué par une concurrence des plus accrues, que ce soit en raison de la réglementation qui poursuit l’ouverture du marché, ou de l’évolution des usages, avec par exemple les initiatives d’acteurs de l’Internet ayant des ambitions de plus en plus concrètes sur cet écosystème.

D’autre part, la difficulté à définir une réelle vision paneuropéenne sur des sujets stratégiques, en raison de la fragmentation des usages et habitudes et de la variété des modèles monétiques qui caractérisent encore le Vieux Continent. A cela s’ajoute un impératif plus prospectif : la nécessité de renforcer la place de l’Europe dans un écosystème des paiements de plus en plus globalisé, passant par l”élaboration d’une stratégie internationale pour l’Europe des paiements.

Quatre piliers

De quoi expliquer que la stratégie de l’UE en matière de paiement se concentre sur quatre piliers précis :

  • Des solutions de paiement paneuropéennes de plus en plus numériques et instantanées;
  • Des marchés des paiements de détail innovants et compétitifs;
  • Des systèmes de paiement de détail et autres infrastructures de soutien efficients et interopérables;
  • Des paiements internationaux efficients, envois de fonds compris.


Pour concrétiser ces quatre piliers, la Commission européenne mise sur plusieurs actions précises, qui pourront s’ajouter à des actions législatives, si nécessaire. Parmi les initiatives prévues figurent l’émergence de l’instant payment comme « new normal », le développement de solutions e-ID pour les paiements, le développement du réseau d’acceptation pour les paiements digitaux, le maintien de la disponibilité et de l’acceptation
des espèces, et la collaboration avec la Banque Centrale Européenne (BCE) sur un éventuel euro numérique.

A cela s’ajoutent des actions plus structurelles comme des travaux sur le « level playing field » entre acteurs du marché, un meilleur alignement entre DSP2 et DME2, le déploiement complet de l’open banking, le renforcement de la protection des consommateurs et des standards de sécurité, sans oublier les travaux sur l’interopérabilité. L’amélioration des paiements internationaux passera quant à elle par la création de liens entre systèmes de paiement européens et pays tiers, la transparence des paiements crossborder, l’élaboration de standards de messagerie internationaux, l’utilisation des schemes SEPA dans un contexte de paiement international ainsi que des initiatives spécifiques dans le domaine des transferts de fonds.

Enjeux institutionnels et opérationnels

Pour mettre en pratique cette approche plurielle, la Commission européenne, qui a récemment vu son projet validé par le Conseil de l’UE, pourra compter sur les acteurs de l’écosystème, lesquels sont de plus en plus sensibles aux questions géostratégiques en lien avec le concept de souveraineté.

Une question demeure cependant : l’intégration du consommateur européen à ces sujets et le nécessaire accompagnement des utilisateurs finaux dans ces évolutions. Autre volet à prendre en compte, la variété des approches et stratégies en matière de paiement en Europe, qui soulève des problématiques d’hétérogénéité des visions et de différences en termes de rythmes. A titre d’exemple, le projet EPI qui, certes impulsé par seize banques de cinq pays européens, devra, pour atteindre l’objectif escompté, dépasser ce seuil stratégique pour adresser la totalité de l’écosystème européen.

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