L’internationalisation des Fintech – retour d’expériences de Alipay, Chekk, Village by CA, Crédit Agricole et Mazars

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Le 15 mars 2019, Fintech mag avait le plaisir d’animer la conférence organisée par la Chaire Fintech de l’Université Paris-Dauphine, en partenariat avec Mazars et Crédit Agricole. Cette Chaire, lancée en début d’année, a vocation à développer la formation et la recherche sur les Fintech et la nouvelle finance digitale.

Pour contribuer à alimenter les réflexions sur ces sujets, une première conférence autour du sujet de l’internationalisation des Fintech a réuni les acteurs du secteur : Romain Liquard (Groupe Crédit Agricole), Emmanuel Dooseman (Mazars), Benoît Bourdin (Le Village by CA), Jean-Cyrille Girardin (Alipay) et Remy Bellavoine (Chekk).

Les enjeux du déploiement à l’international, les bonnes conditions, les pays où s’implanter, les partenariats locaux à l’étranger, les budgets à prévoir, etc. Si le sujet n’aurait pas eu d’écho il y a quelques années, il est aujourd’hui signe d’une véritable accélération des Fintech ( en 2018, 42% des Fintech françaises avaient des activités commerciales à l’étranger selon l’étude d’Exton Consulting).

L’enregistrement audio de la conférence (durée totale : 2h07) est à retrouver sur France Culture. Nous vous proposons ici un résumé des témoignages de Romain Liquart, Emmanuel Dooseman, Benoît Bourdin, Jean-Cyrille Girardin et Remy Bellavoine.

Qu’est ce que vient nous dire l’internationalisation des Fintech ?

Emmanuel Dooseman (Mazars) rappelle que “tout le secteur de la finance est déjà très internationalisé“. Et que cette étape franchie par les startups de la finance témoigne de “la maturité du secteur et de la taille de marché suffisante“. Il relève par exemple qu’aujourd’hui Revolut a plus de clients que Hello Bank, la banque en ligne du groupe BNP Paribas – soit un total de 550 000 clients français pour la Fintech britannique. Selon Emmanuel Dooseman, le rapprochement entre Fintech et banques est aussi un signal de volonté de s’étendre à l’international, avec d’un côté des Fintech qui ont des “obligations de survie” et des entreprises traditionnelles qui ont “déjà une activité à l’international”.

Il rappelle que pour une Fintech française qui veut se lancer en Europe, il subsiste la barrière des différences de réglementation et de législation : il est difficile d’exporter certains modèles de très bonnes Fintech dans d’autres pays, car les usages ne sont pas les mêmes.

Qui sont les Fintech qui s’internationalisent ?

Benoît Bourdin, du Village by CA Paris, commence par rappeler qu’en Europe, il y a davantage de Fintech allemandes, anglaises et néerlandaises que de Fintech françaises qui s’exportent et “même si cela est en train de changer, il faut rester lucide“. Globalement les Fintech qui s’internationalisent sont des startups qui adressent un marché B2B “parce qu’il est plus simple d’aller chercher un acteur à l’étranger et de déclencher une vente puis coopérer”.

Le moment où une Fintech s’internationalise correspond généralement à la fin d’une période d’accélération pour un accompagnateur comme le Village by CA : Benoît Bourdin précise qu'”il faut au moins deux ans à une Fintech pour qu’elle se dise qu’elle a réussi à s’implanter en local et qu’elle peut aller à l’international” et que côté financement, elle en est généralement “à une série B“. Concernant les secteurs d’activités précis, il évoque les startups du paiement et du crowdfunding, qui ont été une majorité à d’abord s’essayer à l’international. Aujourd’hui, il s’agirait davantage de Fintech qui adressent des besoins très précis (comme Testamento par exemple) qui s’internationalisent.

Est-ce qu’un déploiement à l’international se prévoit dès la création pour une Fintech ?

Jean-Cyrille Girardin, directeur des partenariats Europe chez Alipay, témoigne de l’expérience de la Fintech désormais globale. Selon lui, “Lorsque Jack Ma a lancé Alipay, je ne peux pas croire un instant qu’il ait pensé que cela serait international. […] Son objectif était vraiment de faciliter les échanges entre vendeurs et acheteurs pour la Chine.” Jean-Cyrille Girardin revient sur les barrières qui empêchent de penser international dès le départ : “KYC, réglementations, barrière de la langue…” autant de freins qui peuvent aller jusqu’à refréner l’envie d’un entrepreneur de se lancer s’il y pense trop vite.

Par contre, il reste persuadé qu’il y a des éléments spécifiques à mettre en place pour une entreprise qui se créé pour pouvoir aller à l’international, “l’essentiel étant toujours de répondre à un besoin“. Il évoque l’histoire d’Alipay pour l’illustrer et tient à rappeler que bien qu’Alipay se soit lancé au départ pour servir les sites e-commerce du groupe Alibaba, la solution s’est rapidement intégré dans le monde physique.

Retour d’expérience d’une Fintech “à l’ADN international”

Rémy Bellavoine, co-fondateur, mentionne d’emblée l’identité internationale de Chekk : “Nous avons pensé internationalisation avant tout“. De fait, leurs clients B2B ont besoin d’avoir des solutions qui soient adaptés à plusieurs pays et pas uniquement la France.  Chekk, présent en Asie et en Europe, a “réussi à avoir une solution déployable sur 150 marchés“.

Pour autant, il rejoint l’avis de Jean-Cyrille Girardin et précise “qu’il est important d’avoir des attaches et de ne pas être apatride“. Pour une Fintech qui opère à l’international, il est important selon Rémy Bellavoine de “bien comprendre les régulations locales, de se bâtir un réseau fort pour rayonner globalement”.

Le cofondateur de Chekk avoue qu’il y a certains pays qui attirent plus que d’autres : il prend l’exemple de Singapour où, lorsqu’une entreprise investit 1 dollar, elle obtient 1 dollar d’aide du gouvernement et de Hong Kong où pour créer une société, seules 12 minutes suffisent. Il tient à dire que “la France est aujourd’hui bien placée et présente un écosystème d’aide favorable aux startups et aux fintech“.

Pour lui, se lancer dans un pays peut se déterminer selon plusieurs critères à étudier : des critères macro-économiques, les infrastructures d’accompagnement en local, les coûts et les retours sur investissement qu’on peut envisager, la fiscalité applicable, quelle place possible dans le marché local, comment les régulateurs peuvent réagir, notre réseau existant sur place, la langue. Il ajoute qu’il ne faut pas oublier que parfois, cela se joue sur des opportunités !

L’enregistrement complet, avec l’introduction de Romain Liquard (Groupe Crédit Agricole) qui dresse un panorama des Fintech et les témoignages de Emmanuel Dooseman (Mazars), Benoit Bourdin (Le Village by CA), Jean-Cyrille Girardin (Alipay) et Rémy Bellavoine (CHEKK) est à retrouver sur France Culture.

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