La semaine chaotique de Softbank, géant japonais de l’investissement

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La perte record de 23 milliards de dollars du géant japonais de l’investissement SoftBank pourrait pousser son PDG Masayoshi Son à reconsidérer la privatisation du groupe.

La semaine a été très compliquée pour le géant Japonais de l’investissement. La relance du débat sur l’avenir de SoftBank en tant que société cotée en bourse fait suite à l’annonce, lundi, d’un deuxième trimestre consécutif de pertes record, dues principalement à la sous-performance de ses fonds phares Vision Funds, alors que les valorisations technologiques mondiales se sont effondrées. La perte trimestrielle record de 23,4 milliards de dollars a poussé le leadership du géant japonais à reconsidérer l’avenir du conglomérat.

L’annonce des pertes a été suivie d’une heure de mea culpa public de la part du PDG du groupe. “Si nous avions été un peu plus sélectifs et avions investi correctement, cela n’aurait pas fait autant de mal“, a déclaré M. Son. Fidèle à son style toujours un peu excentrique – mais également très transparent- Son a expliqué l’état actuel de son entreprise en se référant à un portrait de Ieyasu Tokugawa, le shogun du XVIIe siècle et unificateur historique du Japon, célèbre pour avoir subi d’énormes pertes dans une bataille, pour ne pas perdre la face devant ses ennemis. “Je veux réfléchir à cela et m’en souvenir comme d’un avertissement“, a déclaré Son.

Mauvais choix stratégiques

Dans un autre aveu critique, Son a ouvertement remis en question la stratégie d’investissement (de près de 100 milliards de dollars !) de “chasse aux licornes” du Vision Fund, une réserve d’argent avec laquelle Son avait voulu jeter les bases d’un plan sur pas moins de 300 ans. Son avait ainsi déclaré il y a quelques années qu’il prévoyait de consacrer “97 % de [son] temps et de [son] cerveau” à l’investissement dans les entreprises technologiques. Aujourd’hui, le PDG a changé d’avis : “Si nous poursuivons notre vision de manière unilatérale, nous risquons l’anéantissement. Il faut l’éviter à tout prix“, a-t-il déclaré.

Parmi les sociétés du portefeuille du Vision Fund les plus durement touchées figurent d’anciennes vedettes du marché est-asiatique telles que la société de commerce électronique coréenne Coupang ou le groupe d’intelligence artificielle hong-kongais SenseTime.

Eloignement d’Alibaba

Le groupe SoftBank a déclaré mercredi qu’il allait récupérer 34,1 milliards de dollars en réduisant sa participation dans le groupe Chinois Alibaba. SoftBank y était entré au capital à hauteur de 20 millions de dollars en 2000, et l’entreprise chinoise est entre temps devenue l’une des plus grandes sociétés de commerce électronique au monde.

Mais Alibaba a perdu plus des deux tiers de sa valeur par rapport aux sommets atteints à la fin de 2020, en raison de la répression de Pékin à l’encontre du secteur technologique, qui s’est traduite par une lourde amende pour Alibaba et un examen minutieux de l’empire commercial du fondateur Jack Ma. Le groupe japonais va réduire sa participation dans l’entreprise technologique chinoise de 23,7 % à 14,6 %.

Affaires judiciaires en cours

Autre complication parallèle pour le groupe japonais, des affaires judiciaires en cours. Le Crédit Suisse réaffirme sa plainte contre SoftBank dans le cadre d’un litige portant sur 440 millions de dollars de fonds de clients du Crédit Suisse prêtés à Katerra, un groupe de construction américain qui a ensuite déposé le bilan avec plus d’un milliard de dollars de dettes.

Katerra était soutenu par le Vision Fund de SoftBank, doté de 100 milliards de dollars. Crédit Suisse allègue que SoftBank a orchestré une restructuration financière de Katerra qui a profité au groupe japonais au détriment des clients de la banque suisse, et a décidé de poursuivre en justice le conglomérat.

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