Silvr ouvre une troisième voie de financement aux startups

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Récemment, Silvr a tout raflé : prix Coup de cœur du Jury fin janvier 2022, lors de la remise des prix de la cérémonie “Fintech de l’Année 2021” organisée par le pôle de compétitivité mondiale Finance Innovation, la startup vient d’annoncer une levée de fonds de 130 M€ en Série A. Nous avons rencontré Nima Karimi, cofondateur et CEO de Silvr, pour comprendre ce qui se cache derrière la formidable ascension de cette pépite.

Bonjour Nima, pour commencer, pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous avez créé Silvr ?

Avant de créer Silvr, j’ai été entrepreneur pendant dix ans. Silvr est en réalité ma quatrième entreprise. Pour l’avoir expérimenté à plusieurs reprises, je sais que financer une entreprise Tech relève du parcours du combattant. D’une part, le financement bancaire s’avère compliqué car on n’a généralement que peu d’actifs, peu de collatéral lorsqu’on se lance dans l’aventure entrepreneuriale, surtout quand on crée une boîte tech. D’autre part, le financement par equity peut paraître plus adapté, mais il concerne en réalité une poignée d’entreprises qui ont la capacité de devenir leaders sur leur marché. Or il existe en France et en Europe des dizaines de milliers d’entrepreneurs à la tête de boîtes Tech, dotés d’un fort potentiel de croissance, qu’on ne laisse pas la chance d’exprimer, faute de financement. Chez Silvr, nous souhaitons précisément libérer cette poche d’énergie pour aider tous ces entrepreneurs à se financer, afin qu’ils créent les services de demain !

Vous proposez une solution de financement qui relève du “Revenue-Based Financing” : quel en est le principe ?

Le Revenue-Based Financing, ou RBF, est un modèle de financement apparu aux Etats-Unis il y a quelques années et qui séduit aujourd’hui de nombreuses entreprises. Le principe : c’est du “Capital-as-a-Service”. L’entreprise qui propose du RBF va forecaster les revenus futurs des entreprises pour les transformer en revenus tout de suite. Si l’on veut, en tant que financement quasi automatique, le RBF est à la dette bancaire ce que le cloud est à l’IT. Une révolution.

Dans quel contexte ce nouveau type de financement est-il apparu ?

Historiquement, le financement des entreprises BtoB était balance sheet-based, en fonction des fonds propres de l’entreprise. Ensuite, a commencé à se développer le financement “asset-based” : il s’est fait sur des actifs plus granulaires. On retrouve ici les solutions d’affacturage ou encore le financement des équipements, par exemple. Nous en sommes aujourd’hui à une troisième génération de solutions, qui offrent un financement “data-based”. Dans un contexte où les entreprises opèrent de plus en plus en ligne, vendent leurs produits et font de l’acquisition en ligne, elles génèrent des données. En étudiant ces données, c’est le principe même du RBF, on est capable de prendre une décision en 24h pour savoir si l’on va financer ou non l’entreprise en question.

A quelles catégories de startups sont destinés vos services ?

A l’origine, nous ciblions seulement les entreprises de e-commerce sur la partie acquisition, c’est-à-dire que nous financions leurs dépenses marketing. Nous avons élargi l’offre à destination des e-commerçants, de sorte que nous proposons aujourd’hui de financer également leur stock. Ensuite, forts de notre expertise, nous nous sommes tournés vers les acteurs SaaS, qui pâtissent à leur lancement d’un cash flow gap – ce décalage entre le moment où l’entreprise encaisse ses abonnements mensuels et le moment où elle doit investir dans sa croissance. Nous permettons aux SaaS d’annualiser leurs abonnements mensuels : les entreprises continuent à vendre mensuellement, tout en touchant un maximum de valeur tout de suite pour investir dans leur croissance. Demain, nous souhaitons également financer les marchands qui opèrent sur des marketplaces

Sur quels critères vous appuyez-vous pour décider de financer ou non une entreprise?

Nous avons développé un modèle de scoring en interne, pour évaluer le risque. Typiquement, nous ciblons des entreprises qui génèrent au minimum 100K€ de chiffre d’affaires – nous travaillons en ce moment sur des produits pour financer des entreprises encore plus petites. A titre indicatif, 99% des entreprises que nous finançons sont refinancées.

Comment se déroulent la mise à disposition des fonds et le remboursement ?

Pour la mise à disposition des fonds, nous offrons plusieurs options, soit par virements sur le compte bancaire des entreprises, soit en payant leurs factures fournisseurs. Nous pouvons aussi leur fournir des cartes bancaires virtuelles pour qu’ils réalisent ensuite leurs dépenses d’acquisition marketing.

Quant au remboursement, il peut se faire selon un plan fixe ou en fonction du montant du chiffre d’affaires. Nous nous intégrons dans la ligne de revenus des entreprises. L’idée, c’est d’offrir un produit qui soit ultra-modulaire, et de transformer le financement en service. 

Comment vous différenciez-vous des autres acteurs sur le marché ?

Aux Etats-Unis, on observe que les acteurs du RBF sont spécialisés : soit ils ciblent les SaaS, soit les marketplaces, soit les acteurs du e-commerce… Une telle spécialisation n’a pas de sens en Europe. Nos concurrents partent davantage sur des modèles verticalisés. Nous avons fait le choix de créer une plateforme modulaire, qui adapte autant les conditions de mise à disposition du financement que de remboursement au profil de l’entreprise.

Quel bilan revendiquez-vous depuis votre lancement, en 2020 ?

En 2020, nous avons déployé en fonds propres un million d’euros sur une dizaine de clients. En 2021, nous avons levé un tour de seed auprès d’ISAI et d’Eurazeo et sommes passés d’une dizaine à une centaine de clients. Notre ambition pour 2022 est de passer d’une centaine à plusieurs  centaines de clients. Fin 2021, nous étions une vingtaine de personnes dans l’équipe. Nous recrutons actuellement cent profils pour nous donner les moyens d’accomplir nos ambitions.

Parlez-nous de votre dernière levée de fonds ?

Le 8 février, nous avons annoncé une levée de fonds de 130M€ : 18M€ sur la partie equity, pour financer les recrutements et la tech, et 112M€ de capacité de dette pour financer nos clients. En parallèle, nous créons notre propre fonds de dette et préparons notre expansion internationale. 

Quels sont vos projets futurs, outre le développement à l’international ?

Une fois que nous avons financé les entreprises, nous pouvons aller plus loin en nous demandant comment employer ce financement. “Est-ce que j’ai le bon mix d’allocation de budget sur mes canaux marketing ?” “Comment puis-je optimiser la logistique ?”… autant de questions de nos clients auxquelles nous essayons d’apporter des réponses. Nous travaillons actuellement sur l’automatisation de business insights à apporter à nos clients. Nous disposons, grâce à nos outils, d’analytics et de comparables qui nous permettent de dispenser du conseil automatisé. L’idée est d’endosser le rôle de conseiller du banquier ou de l’expert comptable, comme le font parfois les équipes d’Operating Partners de certains fonds de VC. Au-delà du financement pur, nous essayons d’apporter de la “Smart Money”.

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