Tous à bord du train de la finance embarquée

Léo Marchandon
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Une étude menée par Solaris et Roland Berger en Europe montre l’essor de ces services détachés des institutions bancaires.

La demande croissante pour des services financiers accessibles, presque plus sur les questions techniques et commerciales que pécuniaires, se combine désormais avec la croissance des solutions de finance embarquée qui émergent.

De l’amélioration des taux de conversion au développement de nouvelles sources de revenus, l’intégration des services financiers directement dans le parcours du consommateur ouvre de nouvelles portes niveau business. La finance embarquée peut s’appliquer à de nombreux domaines comme l’e-commerce, l’immobilier ou l’assurance. Proposer le bon service financier au bon client au moment où il en a l’utilité, et ce de manière personnalisée : voilà l’avenir des services financiers.

Des consommateurs en demande

La finance embarquée vise à rendre l’accès aux services financiers plus facile et plus pratique en les associant à des produits ou services non-financiers. L’intégration complète des options de paiement directement dans le parcours du consommateur sur la plateforme en est un exemple.

La chaîne des services financiers voit intervenir trois rôles : une entité financière régulée qui crée les produits et services, un distributeur qui les amène au marché, et enfin les consommateurs en bout de chaîne. Traditionnellement, les institutions financières cumulent les deux premiers rôles. La finance embarquée propose de casser ce schéma : une fois qu’une entité régulée a crée son produit ou service, sa distribution peut être assurée par des entités tierces, issues du monde financier ou non.

Le rapport comporte une étude menée auprès des consommateurs : ceux-ci sont déjà usagers réguliers, à travers des cartes de crédit ou de débit propres qui proposent des services ou produits annexes, ou encore des portefeuilles numériques. Ils demandent en revanche un haut niveau de confiance auprès des acteurs non-financiers, et ne sont pas prêts à payer un premium pour accéder à ces services. La demande croissante concerne surtout des produis d’épargne ou d’assurance.

Un cap à franchir

Mais alors, qu’est-ce qui retient la démocratisation de la finance embarquée ? Pour les auteurs de l’étude, un déficit d’innovation numérique et un manque de collaboration interne dans les secteurs financiers. A l’heure où l’Open Banking et les Bank-as-a-Service (BaaS) ne sont pas encore totalement démocratisées, cela se traduit par un manque d’APIs permettant de connecter entre eux les services d’acteurs différents. Beaucoup de banques et d’institutions financières s’appuient encore sur leur infrastructure numérique historique qui les empêche de développer rapidement et de manière fluide des solutions de finance embarquée.

D’autant que, souligne le rapport, certaines banques peinent à trouver leur place dans l’environnement Open Banking et préfèrent se concentrer sur leurs propres solutions plutôt que de franchir un cap et d’adopter un esprit de collaboration avec l’écosystème et les acteurs non-financiers.

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