UFC-Que choisir « en guerre » contre le crowdfunding

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Un « système vérolé », « une offre de rentabilité proche voire inférieure à celle du Livret A, sans offrir son caractère entièrement sécurisé et liquide », des projets trop nombreux et risqués, des prises de liberté avec la réglementation… Voilà le crowdfunding rhabillé pour cette fin d’hiver. Les résultats de l’étude menée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, sont sans appel.
De là à traiter les plateformes de crowdfunding d’arnaqueurs, il n’y a qu’un pas qu’UFC-Que Choisir ne franchit pas, préférant condamner plus diplomatiquement non « le mode de financement » en lui-même mais « ses modalités de mise en œuvre ».
Y sont épinglées en première ligne des promesses de rendement (7% en moyenne) qui ne correspondent pas à la réalité des gains engrangés par les investisseurs en herbe : entre 1,6% et 0,33%, selon les calculs de l’association de défense des consommateurs.

Des promesses de revenus surévaluées ?

La pilule est amère pour Vincent Ricordeau, l’un des pionniers du crowdfunding en France. « Nous avons bouclés nos dossiers avec le régulateur, les avons fait valider par nos conseils, et nous ne passons pas sous silence le fait que les rémunérations peuvent être fluctuantes, que le marché est récent et donc risqué, et que pour minimiser le risque nous encourageons en permanence nos usagers à diversifier leur portefeuille ».

Un taux de défaut rapporté, au bout de 3 ans, de « 5 à 10 fois supérieur » au risque communiqué par certaines plateformes ?

« Il nous accusent de ne pas donner de taux de défaut ? Ils ont sans doute oublié de cliquer sur les pages statistiques de Lendopolis, où est mentionné noir sur blanc le taux de défaut. On y précise aussi le nombre de dossiers en souffrance par rapport au nombre dossier en ligne. Nous on est à 4,9 % de taux de défaut » précise Vincent Ricordeau. « Oui le marché est compliqué, il y a beaucoup d’acteurs. Quand on débute, on essaye d’élargir le spectre des entreprises pour faire une différence avec le secteur bancaire, donc forcément c’est plus risqué de prime abord. Faut-il rappeler que les plateformes anglo-saxonnes sont montées à 6 ou 7 % de taux de défaut, avant de redescendre aujourd’hui à 2-3 % ? »

Une assiette de calcul vraiment représentative du marché du crowdfunding ?

Mathieu George, un entrepreneur doublé d’un expert passionné de Crowdlending, se montre plus dubitatif : « pour calculer le taux de défaut et le taux rendement de 0,33 %, ils se sont appuyés, historique oblige, sur les prêts commencés avant le 30 novembre 2015. Or ça représente 428 prêts, qui ont été financés à 72 % par deux plateformes, Unilend et Finsquare. Cette dernière a depuis été rachetée par Lendix et on sait aujourd’hui que ses prêts étaient à risque. Peut-on considérer à ce stade que c’est représentatif du marché ? Est-ce qu’on peut comparer Lendix ou Crédit.fr à Unilend et Finsquare sachant que Crédit.fr a zéro défaut à ce jour et Lendix moins de 1% ? »
De son côté, Vincent Ricordeau ne mâche pas ses mots : « au cours des deux ans qu’on a passé à travailler main dans la main avec Bercy pour obtenir l’agrément Crowdfunding, les seuls qu’on n’a pas vu, c’est ces messieurs de UFC-Que choisir. Mais le bruit est faible, les gens ne sont pas dupes. On a embauché de vrais financiers, des directeurs des risques attirés par une finance plus réelle. Bien sûr, on peut toujours et on va encore renforcer l’information en direction de ceux qui viendrait par hasard chez nous sans avoir aucune notion de ce qu’ils font. »
Et le CEO de Lendopolis de conclure, mi-ironique, mi-philosophe : « Hier on passait pour des hippies, aujourd’hui pour des Madoff. De l’utopie aux lettres de noblesse, c’est bien la preuve qu’on existe. »

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