De la banque en mode startup à la startup en mode banque ?

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« En mode startup». Il n’y a pas que les jeunes qui s’y mettent. Les banques aussi. C’est le constat dressé par Les Échos (ici), après l’analyse des nouveaux modes d’organisation préconisés par nos institutionnels.
Tel un virus libéré de sa fiole et flottant dans l’air capitonné des tours de la Défense, le « mode startup » amènerait à repenser l’organisation et la relation client de nos doux géants cravatés, j’ai nommé Société Générale, Crédit Agricole ou BNP Paribas.

Abolir les frontières hiérarchiques et administratives, privilégier les modes de travail agile, passer du fonctionnement silo au mode projet…

Voilà quelques signes du changement à l’œuvre dans les banques, confrontées d’un côté à des clients plus informés, plus exigeants et de l’autre à la diminution et la restructuration de leur réseau.
Dans ce contexte fleurissent de nouvelles appellations contrôlées, comme CDO (Chief Digital Officer), Digital Evangelist, qui font bien dans les salons Fintech où ces cadres 2.0 viennent rencontrer leurs futures acquisitions ou leurs partenaires d’innovation.
Ce n’est pas le client qui s’en plaindra, cette soif de changement est d’ailleurs louable. Mais nos institutionnels ont-ils seulement le choix ? Car le contexte économique des taux bas et la hausse des frais pour sécuriser les transactions plaident d’abord pour des modes de distribution moins onéreux.

La banque en ligne pousse au portillon

L’essor des banques en ligne et la nouvelle Loi Macron, qui introduit le mandat de mobilité bancaire, ont favorisé la concurrence. Et comme elles ne sont pas nées de la dernière pluie, nos banques historiques ont anticipé le mouvement, créant les unes après les autres leurs entités en ligne : Société Générale a acquis Boursorama, Crédit Mutuel Arkéa s’est payé Fortuneo, le Crédit Agricole déploie sa banque en ligne BforBank, BNP Paribas a lancé Hello Bank !
D’une manière plus générale, les banques et plus largement les institutionnels, sont soumis à la pression qu’exerce sur leur clientèle les outils innovants développés par les fintechs, qu’elles soient opérateur d’épargne, argentiers de l’économie réelle ou qu’elles développent des solutions de paiement.

Chez Axa, une startup incubateur de startups et doté de… 100 millions d’euros

Cela s’est traduit par une vague de rachats, de prises de participation, d’investissements directs. Axa vient ainsi de consolider ses positions digitales en lançant un second fonds de capital-risque, avec une enveloppe de 150 millions d’euros. À noter que le géant de l’assurance a déjà doté de 100 millions d’euros Kamet, sa startup chargée d’incuber… les startups.
Côté banques, c’est le Crédit Mutuel Arkéa qui se montre la plus ambitieuse (rachats de Leetchi, MangoPay, Younited Crédit, Linxo…) devant le Crédit Agricole (Miimosa, Helpfood, Stokkly…). Société Générale privilégie de son côté les investissements directs au « corporate venture », mais s’avoue encore « débutante » en matière d’investissement Fintech.

Du green washing au fintech washing ?

La tentation est grande, à l’image du « green washing » opéré il y a une dizaine d’années, les corporate se mettent à pratiquer à moindre coût le « fintech washing ». Mais ne faisons pas trop vite la fine gueule. D’abord, parce que les GAFA nous ont montré que les startups d’aujourd’hui seront les institutionnels de demain. Ensuite, parce qu’il en restera toujours quelque chose : une fois la culture imprimée, difficile de revenir en arrière tant cette conduite du changement se révèle être un important moteur de motivation, à l’interne (vecteur de recrutement, relation aux actionnaires…) comme à l’externe (clients, fournisseurs…).

Passé du « should » au « must » en l’espace de deux ans, la startupisation du secteur bancaire s’accompagne également d’un surcroît de « sérieux » côté startups. Si les banquiers tombent la flanelle et la cravate pour être dans le vent, nos CEO de startups n’hésitent pas à revêtir le costume pour gagner en crédibilité. Si l’habit ne fait pas le moine, en avoir les attributs classiques y contribue sérieusement. Car au fond, les aventures les plus successful pour les fintechs seront sans doute celles d’entrepreneurs qui connaissent de par leur expérience passée le métier qu’ils disruptent. Il ne s’agira plus au fond que d’adapter les codes pour les rendre plus acceptables.
Banquier un jour, banquier toujours ?

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