Dans la série “nos startups financent l’économie réelle” voici Finexkap. La fintech fondée en 2012 par Arthur de Catheu et Cédric Teissier a été élue, fin janvier à Londres, meilleure plateforme européenne de financement alternatif et de fonds de roulement aux derniers AltFi Awards.
Première plateforme de financement de la trésorerie des entreprises (TPE / PME), Finexkap propose une solution entièrement dématérialisée qui permet aux sociétés, quelle que soit leur taille, de céder leurs factures en attente de paiement sans engagement de durée, ni de volume. FinTech Mag s’est entretenu avec Cédric Teissier, l’un des deux dirigeants fondateurs de Finexkap.
Affacturage, crowdlending ou funding… Vous avez en commun de financer l’économie réelle. C’est le nouveau credo de la Fintech ?
Notre business model est différent du crowdfunding dans la mesure où nous ne nous adressons pas à la foule des investisseurs particuliers mais à des investisseurs institutionnels, qu’ils soient assureurs, fonds de pension, mutuelles ou autres gestionnaires d’actifs. Avant même de rechercher du rendement, ces acteurs cherchent à placer leur excédent de trésorerie, et les produits qui leur sont le plus souvent proposés sont totalement décorrelés de l’économie réelle. Dans le même temps, nous observons un constat alarmant : en France, une entreprise meurt toutes les 33 minutes à cause d’une défaillance de trésorerie.
La démarche que nous avons structurée avec Finexkap est de montrer à ces acteurs qu’ils peuvent investir tout en contribuant au mieux-être de l’économie réelle. L’excès de trésorerie de nos clients vient ainsi alimenter le déficit de trésorerie des PME. Pour structurer un produit qui réponde à leur cahier des charges, nous avons pris le temps de les écouter afin de répondre à leurs attentes. Deux ans plus tard, force est de constater que cette démarche rencontre un réel succès.
Quel rendement assurez-vous à vos investisseurs ?
Le taux de rendement dépend du produit sélectionné par nos investisseurs. Nous avons en effet différents supports, qui sont plus ou moins liquides et/ou risqués. En pratique, les rendements vont de 1% à 9% par an selon le profil sélectionné.
Après le commerce équitable, l’investissement équitable ?
Nous proposons une dynamique d’investissement plus éthique et le message est bien reçu par nos clients qui approuvent de voir leur liquidité emprunter un chemin plus vertueux. Vis-à-vis des montants engagés, notre premier objectif est de les sécuriser. Nous structurons notre produit pour que l’exposition au risque soit très limitée. Ensuite, contrairement à d’autres circuits d’investissement, l’argent n’est pas immobilisé entre 3 et 5 ans. Au contraire, l’horizon d’investissement se compte en mois.
En parlant d’horizon, à quoi ressemble celui de Finexkap pour 2017 ?
Notre capacité de montée en puissance est très élevée car la masse de trésorerie placée sur du court terme (essentiellement des OPCM monétaires) se mesure en centuples des liquidités investies sur des produits long-terme et plus rémunérateurs. Bien sûr tout cela prend du temps, il faut convaincre, mais grâce au track record que nous établissons chaque jour, nous bénéficions aujourd’hui d’un réseau d’investisseurs fidèles prêts à investir leur excès de trésorerie.
Le fonds d’investissement que nous avons récemment lancé en partenariat avec Acofi Gestion, la société de gestion de référence dans le domaine du prêt aux entreprises, démontre l’appétence des investisseurs de place pour notre activité. L’objectif est ainsi de déployer plus de 100 millions d’euros d’ici à la fin 2017 pour aider les entreprises françaises à faire face aux délais de paiement.
