« La crise a révélé le manque d’offres de prêts aux indépendants »

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Comme l’écrivait Cédric Tessier il y a quelques jours dans sa tribune sur l’impact du Covid-19, l’un des secteurs qui sortira gagnant de cette crise est celui du crédit – les plateformes de financement étant vouées à jouer un rôle moteur dans l’injection de capital au sein de l’économie. Mansa est l’une de ces plateformes nouvelle génération, qui propose des prêts aux indépendants. Retour avec Ali Rami, CEO et co-fondateur, sur la mission de la startup et sa vision du futur. 

Bonjour Ali, est-ce que vous pourriez rapidement vous présenter ?

Avec plaisir : j’ai 20 ans et j’ai co-fondé il y a maintenant un an la startup Mansa, une plateforme de prêt aux indépendants, alors que j’étais encore étudiant à Sciences Po. L’entreprise a levé 2 millions d’euros en Septembre 2019 avec Founders Future et des Business Angels comme Mathieu Laine (Altermind), Guillaume Lestrade (Meero) et Yannick Bolloré (Havas).

Quel est le pari de Mansa ?

Mansa est une plateforme qui permet aux freelances et aux indépendants d’avoir accès à un prêt bancaire pour des besoins personnels ou professionnels en moins de 24 heures. On propose des prêts pouvant aller jusqu’à un montant de 10 000 euros. L’inscription ainsi que la signature du contrat sont entièrement digitalisés. 

De quel constat la startup est-elle née ?

Nous sommes partis du constat qu’obtenir un prêt en tant qu’indépendant est un véritable parcours du combattant ; les banques traditionnelles ont en effet des modèles de risque adaptés à l’économie traditionnelle du salariat ou aux TPE/PME. On a donc développé de nouveaux modèles adaptés à cette frange de la population laissée pour compte, les indépendants, en portant une attention toute particulière à l’expérience utilisateur – que l’on trouvait encore trop lente dans les organismes de prêt traditionnels.

A qui la solution est-elle adressée ?

Mansa s’adresse à tous les indépendants, peu importe leur type de profession ou leur statut social. Parmi nos clients, nous comptons par exemple des VTC, des livreurs Deliveroo, des webdesigneurs ou encore des avocats.

En quoi consistent vos partenariats avec des acteurs comme Comet, Shine ou Crème de la crème ?

Ces partenariats nous permettent de toucher directement les indépendants au travers des plateformes qu’ils utilisent tous les jours. Comet, Shine et Crème de la crème sont des partenaires qui ont tout de suite mesuré l’importance de la solution que nous développons avec Mansa pour leur base de clients et pour favoriser leur rétention. Ainsi, nous proposons un suivi personnalisé à leurs utilisateurs qui bénéficient d’un accès privilégié à la plateforme Mansa. On peut donc dire que ces partenariats nous servent à la fois en terme d’acquisition client et de rétention. L’idée est d’augmenter la valeur fournie à nos clients communs.

Comment la crise économique que nous traversons actuellement a-t-elle bouleversé votre activité ?

Côté résultats, on s’est lancé il y a à peine deux mois et on a déjà octroyé plusieurs centaines de milliers d’euros de prêt. Un beau démarrage ! Mais ce n’est que le début : depuis l’arrivée de la crise, la demande a été multipliée par trois. Beaucoup d’indépendants ont connu une baisse significative de leur activité et veulent faire le lien financier entre la crise et la reprise de l’activité. Il est intéressant de constater que tous les indépendants sont touchés indépendamment de leur secteur. Nous avons aussi bien des demandes d’avocats qui ont l’habitude de gagner 10 000 euros par mois que de développeurs web avec un TJM (NDLR : Taux Journalier Moyen) de 400 euros ou encore de profils plus modestes de la gig economy (VTC, livreurs Deliveroo). Habituellement, nous survenons essentiellement à des besoins personnels et à des besoins professionnels d’indépendants qui souhaitent investir dans le développement de leur activité. Avec cette crise, la demande pour des prêts professionnels ou pour des prêts à la consommation a diminué, alors que la demande de prêt de trésorerie a explosé – et continue d’augmenter chaque jour. 

A mes yeux, cette crise a mis en lumière deux choses : d’abord le manque d’offres de prêts aux indépendants de la part des banques traditionnelles, des néobanques ou de toute autre fintech ; ensuite l’importance d’avoir une plateforme d’octroi automatisée, nécessaire pour traiter l’afflux énorme de dossiers.

En quoi la solution que vous proposez aux indépendants s’insère-t-elle dans des dispositifs gouvernementaux existants ?

Notre solution est complémentaire aux aides du gouvernement. Nous avons notamment développé en partenariat avec Bridge by Bankin et Wemind la plateforme www.solidarite-independant.fr pour permettre aux indépendants de générer un rapport de baisse de leur activité, afin d’être ensuite redirigés vers l’aide du gouvernement la plus adaptée à leur situation. 

Quelle est votre vision pour Mansa, à court, moyen et plus long terme ?

Notre vision est simple : devenir le leader du prêt aux indépendants en France puis en Europe. Nous ne prévoyons pas de devenir une néobanque avec plusieurs services. Au contraire, nous pensons que le focus est clé. Dans un mois, on espère avoir satisfait tous les indépendants qui nous ont sollicités durant cette crise ; d’ici un an, on voudrait être la solution de référence en France en matière de prêts aux indépendants.

D’ici cinq ans, nous prévoyons de lancer plusieurs pays d’Europe sur lesquels nous menons d’ailleurs déjà des études afin de déterminer la meilleure stratégie pour attaquer ces marchés. Le marché anglais fait partie de ces pays cibles.

Projetez-vous de lever des fonds une fois la crise passée ? Pour quoi faire ?

Une levée en dette est prévue pour augmenter encore nos capacités financières et remplir notre mission auprès d’un nombre toujours plus important d’indépendants en France et dans d’autres pays. Nous prévoyons aussi une levée en equity bien que nous ayons encore beaucoup de trésorerie devant nous. La levée de fonds serait un moyen d’accélérer davantage, d’augmenter les effectifs de notre service client pour le marché français et d’envisager le lancement d’un nouveau pays courant 2021. 

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