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Contre l’inflation, les Français en attendent plus des entreprises

Manon Gazin
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Cofidis publie son 12ème Baromètre du pouvoir d’achat des Français. Surprise: 64% des Français désignent les grandes entreprises comme des acteurs déterminants pour lutter contre l’inflation. Ils n’attendent plus tout de l’Etat.

588 euros. C’est la somme manquante à chaque Français pour vivre confortablement, selon le 12ème Baromètre du pouvoir d’achat des Français. Un chiffre record. L’étude, menée par CSA Research et Cofidis sur un échantillon de 1000 personnes, a été publiée le 20 septembre dernier, dans un contexte d’inflation et de tensions économiques. Et ces résultats s’en font ressentir, malgré une “accalmie relative”.

Si certains chiffres semblent encourageants, les résultats continuent de pointer du doigt une situation globalement tendue. Selon le Baromètre, le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation pour 48% des Français (un chiffre en baisse de 6 points par rapport à 2022). 32% estiment que leur pouvoir d’achat va rester stable dans les 12 prochains mois (contre 21% en 2022). Enfin, 62% prévoient de continuer à diminuer leurs dépenses non-essentielles (vêtements, loisirs…). Et à se restreindre sur les besoins de première nécessité, comme l’alimentation (29%, 8 points de plus qu’en 2022), et l’énergie (27%, 8 points de plus qu’en 2022).

Mais où sont les entreprises?

Un chiffre en particulier attire l’attention : alors que l’État reste l’acteur le plus à même de lutter contre l’inflation selon 70% des sondés, ils sont dorénavant quasiment tout autant à désigner les grandes entreprises comme des acteurs déterminants (64%). Lorsque l’on demande quelles sont les priorités sociétales que les entreprises doivent avoir, la lutte contre l’inflation apparaît également en premier lieu. Les attentes des Français concernent les entreprises étant au cœur des chaînes d’approvisionnement. En grande majorité, les industriels, pour 79% d’entre eux, suivis des commerçants et distributeurs (68%).

Cette demande de soutien spécifique peut s’expliquer par l’augmentation des prix de l’alimentation et de l’énergie, selon Mathieu Escarpit, directeur marketing de Cofidis France. “S’ils ont cité en particulier ces deux acteurs de l’économie, c’est selon moi très lié à ce que les Français nous ont dit à propos de l’alimentation”, explique-t-il. “29% déclarent devoir se restreindre sur l’alimentation. C’est un chiffre assez significatif. Et c’est 8 points de plus qu’en 2022. C’est la plus forte hausse aujourd’hui, sur n’importe quel indicateur”, complète le directeur, alors que les postes de dépenses ayant le plus augmentés sont l’alimentation (90%) et l’énergie (86%), selon l’étude.

De grandes expectatives autour de l’énergie

“Et il y a la fameuse somme manquante chaque mois pour vivre confortablement, question qu’on pose depuis des années, qui n’a jamais été aussi haute. 64% d’entre eux la dédient principalement à l’alimentation. C’est 11 points de plus que 2022”, complète Mathieu Escarpit. On peut citer, parmi les aides déjà accordées par les entreprises aux Français, des mesures telles que les paniers anti-inflation, ou encore la vente du carburant à prix coûtant.

L’Etat, lui, devrait être plus présent pour les problématiques liées aux prix de l’énergie, selon Mathieu Escarpit : “Là où l’Etat est attendu de la part des Français en termes d’aide, c’est clairement sur la mesure phare de prolongation du bouclier tarifaire du gaz et de l’électricité”. Avant d’ajouter : “C’est là-dessus que les Français attendent le gouvernement : 68% des interrogés, c’est en croissance de 3 points […] Si on regarde les populations les plus âgées, de 65 ans ou plus, ça monte presque à 80% qui attendent le renouvellement de cette aide-là”. D’autres aides, “toutes liées au thème de l’inflation” seraient demandées par les Français à l’Etat, selon le directeur marketing de Cofidis. À commencer par “l’indexation des retraites sur le niveau de l’inflation”, suivie du “retour de la remise des 18 centimes sur le titre de carburant. Figurent également des aides à la rénovation du logement, où jusqu’à 90% du coût de la rénovation pourrait être prise en charge”, complète Mathieu Escarpit.

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