Succès grandissant des produits d’épargne destinés aux enfants

Manon Gazin
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Le courtier en ligne Sicavonline a publié un sondage sur les comportements des parents vis à vis de l’épargne pour leurs enfants. L’étude révèle une augmentation des ouvertures de produits. Ces nouveaux comportements illustrent un schéma de reproduction.

Education financière ou précaution pour l’avenir ? Le mois dernier, le courtier en ligne Sicavonline a publié les résultats d’un sondage réalisé avec l’Ifop, “Les parents et l’épargne pour leurs enfants”. Et le constat est sans appel : l’épargne se démocratise au fil des générations. Si 75% des parents de mineurs se sont en effet vus ouvrir un produit d’épargne lorsqu’ils étaient mineurs, ils sont 85% à le faire actuellement pour leurs enfants, en se tournant majoritairement vers le livret A.

D’autres épargnes gagnent du terrain : 21% des parents déclarent avoir ouvert une assurance vie pour au moins un de leurs enfants. Mais lorsqu’ils étaient eux-mêmes mineurs, seuls 8% de leurs parents leur avaient ouvert une assurance vie.

“L’enfant est encore plus au cœur de la famille”

Comment expliquer ce phénomène ? Selon Marie-Stéphanie Hess, directrice du développement de Sicavonline, plusieurs facteurs sont à noter. “Je pense que les parents ont comme souhait de protéger leurs enfants et de les accompagner, peut-être beaucoup plus que dans le passé”, explique-t-elle. “Aujourd’hui, l’enfant est beaucoup plus au cœur de la famille et les gens se donnent plus de moyens”. Sans oublier l’inflation et ses conséquences. “Le niveau de vie a aussi augmenté. Les gens se disent qu’il faut peut-être mettre un peu plus de côté. Et puis, ils n’ont pas toujours une vision optimiste de l’avenir”.

La raison la plus évoquée par les parents pour justifier l’ouverture d’un produit d’épargne est de vouloir aider à financer un projet futur (immobilier, études, voyage…), à hauteur de 44%. Elle est suivie de près par l’anticipation de potentielles difficultés économiques à l’âge adulte (36% des parents concernés). Enfin, 19% évoquent le fait de vouloir responsabiliser leurs enfants à l’importance de l’épargne. Pour ce qui est de l’assurances vie, son utilité première est d’abord associée à une logique de transmission d’un héritage à des proches en cas de décès (pour 48% des interrogés).

Le même schéma social à travers les générations

L’ouverture d’un produit d’épargne pour un enfant concerne davantage les catégories socio-professionnelles supérieures et les professions intermédiaires, ainsi que les catégories aisées et classes moyennes. Sur un plan régional, l’Ouest de la France à travers les Bretons et les habitants des pays de la Loire, dont le revenu par habitant est plus élevé que la moyenne nationale, sont également sur-représentés (91% et 94%). L’Ile-de-France enregistre le score le plus bas, avec 75%.

Il est aussi intéressant de noter que l’ouverture d’un produit s’inscrit dans un schéma de reproduction. 93% des parents qui ont bénéficié d’un produit d’épargne en étant mineurs en ont ouvert un à leur tour pour leurs enfants. A l’inverse, les parents qui n’en n’ont pas bénéficié à l’époque ne sont que 60% à en avoir ouvert au moins un pour leurs enfants aujourd’hui.

Concernant la non-ouverture d’un produit d’épargne, 41% des parents concernés indiquent qu’ils n’en n’ont pas les moyens. Et 26% disent “ne pas le souhaiter”.

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